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Le 101ème :
Notes de Symbolisme Numérique

«En plein dans le 1000» et «les 1000 et une Nuits» sont des expressions suffisamment connues et parlantes pour nous permettre la distinction entre les symbolismes du 1000 et du 1001… Mais il n’en va pas de même pour ceux, parallèles, des nombres 100 et 101, représentés, certes, par les 100…ternaires et par les 101… Dalmatiens, par exemple, mais de façon moins expressive.

Le numéro 100 de cette revue a été atteint, et le voici dépassé ce mois-ci, par conséquent, par le 101: penchons-nous alors sur son symbolisme, non point pour un jeu intellectuel quelque plaisant et utile qu’il soit pour assoupir le mental en le valorisant, mais pour établir une base-tremplin vers la Connaissance, par le constat de la relativisation de l’individualité, et donc de la relativité des connaissances relatives!

Notons l’explication de cet identique processus initiatique dans le nouvel ouvrage de C. Castaneda, «La Force du Silence» (Gallimard 1988), page 20: «L’homme ordinaire, c’est essentiellement son passé personnel qu’il étudie et il le fait pour des raisons personnelles. Les sorciers [1] consultent leur passé pour trouver une occasion d’étudier l’Intention» - car «tout ce qui existe dans le cosmos entier est relié à l’Intention par un lien de communication» (p.12).

1000 est une plénitude: le graphisme lui-même le dit pour qui, en parfait cabaliste de la Hiéroglyphie Sacrée, y perçoit l’Axe unifiant les 3 cercles de sa manifestation (physique, émotionnelle et mentale).

1001 est alors non seulement le déploiement de cette plénitude, mais la première manifestation juste (axée et non désaxée) de cette plénitude: l’être avait auparavant relié tous ses plans (fin des ré-actions et du psychologique) – symbolisme du 1000; il fonctionne maintenant à partir d’un nouveau Centre-moteur, depuis le Pulsif Divin, pourrait-on dire, et non plus d’après les impulsions, même les plus «nobles» et «spirituelles».

1000, c’est donc l’être «posé» (dans son axe et bien dans sa peau) sans «nœud» au niveau de ses manifestations: c’est le Chevalier, le Parfait, le Maître du Compagnonnage.

Atteint-il 1001? Mort à cela même qui le rendait «parfait», il est «dans ce monde mais plus de ce monde», re-né, «esclave du Seigneur», sans possibilité de choix personnel, sans désir d’expression personnelle, sans recherche de création personnelle. La Bible dit: «Celui qui Me suit renonce à lui-même» (Saint-Luc).

Deux-fois né donc, ainsi, par «extinction de l’extinction», par «détachement du détachement», comme l’expriment respectivement les soufis et les bouddhistes.

Après les «bonnes intentions», les intentions de direction:… la «Direction d’Intention», suivant la terminologie de Karuna et de Castaneda [2].

100, on le conçoit, symbolise, c’est-à-dire permet de voir de façon concrète et synthétique, un état où tous «les états multiples de l’être» [3] ne sont pas encore rassemblés. Les familiers de la Hiéroglyphie savent que la bi nomenclature (ambiguïté) de toutes choses sur Terre (relativité) permet de lire 1000 sous la forme de la lettre E où chaque barre horizontale indique un plan de l’être, l’axe (I) étant l’Esprit réunificateur, le Père du Fils, le Christ dans l’humain, etc. [4].

100, par contre, ne peut s’imager, dans cette «perspective», que par la lettre F: les expressions qui en font usage étayeront l’équivalence de cette lettre et des notions de rapidité, de quantitatif («Feu» se prononce cette lettre par la Langue des Oiseaux).

C’est l’unification (I) du Mental et de l’Émotionnel (barres horizontales de la lettre).

Les «cent ans des humains», «la Guerre de Cent ans», le «100 à l’heure» des voitures avant l’époque des auto-routes, les «t’as pas 100 balles?», «être aux 100 coups» ou «faire les 100 coups», exposent non une plénitude, mais un «maximum» relatif, procurant une jouissance mentale: s’y ressentent le beau, le bon, le bien (émotions) résultant du travail de la persévérance, de l’implication, etc., du mental, à l’opposé du 1000 qui expose le «Juste», «mille raisons pour…», «souffrir mille morts», «être à mille lieux», c’est-à-dire, au-delà de la notion de bien et de mal subjective, relative, mentale, le Réel de la Vie.

Notons que ce F qui lui correspond évoque également, outre le Feu, des émotions liées au quantitatif ou aux qualités envisagées d’un point de vue quantitatif: c’est la Force, dans le paroxysme comme dans la retenue que la Langue des Oiseaux entend dans le nombre 100 (Sang et Sans).

Qu’en est-il alors du 101?

C’est la manifestation du 100, évidemment: le premier pas hors des seuls plans mental-sentimental, pour les convier à l’accès à la Plénitude, via toutes les autres centaines, bases «matérielles» de la Terre.

Le graphisme dit de même, encadrant le cercle de la totalité non manifestée dans le binaire des possibilités terrestres – binaire de descente (Manifestation) et binaire de remontées (Retour au Créateur) suivant le «travail», «l’accomplir de la Vie» (Karuna, «L’Instruction du Verseur d’Eau») de chacun.

Des 9 possibilités données à la naissance jusqu’au 1001 expressions de l’Unique Principe, tous les états d’être se trouvent exposés par les chiffres et les nombres Pythagore, les Sages de toutes traditions, les modernes numérologues, comme les techniciens ou le quidam achetant son journal s’en servent pour étayer leurs «disciplines».

Ce magazine lui-même, comme toutes choses terrestres, ne pouvait y échapper. Le numéro 100 a réjoui les cœurs des producteurs comme des lecteurs. Le Feu qui a réussi cette prouesse est là, le nombre le prouve.

Aujourd’hui, le déploiement commence…

Rendez-vous pour saluer le numéro 1000! Et rendez-vous aussi chaque mois pour honorer chaque nouvelle unité mathématique, chaque nouvelle pièce du puzzle de cette Œuvre vivante.

Emmanuel-Yves MONIN.

Notes :

  1. Dans le vocabulaire de Don Juan : homme de connaissance.
  2. In « Instruction du Verseur d’Eau », « Paroles du Cœur Céleste » (Karuna) ; Castaneda: op, cité.
  3. Ouvrage de René Guénon.
  4. Voir « Hiéroglyphes français et Langue des Oiseaux » (Emmanuel-Yves MONIN), Éd. Le Point d’Eau).

 

Article d’Emmanuel-Yves MONIN,
paru dans « Le Monde Inconnu »,
N°101, janvier 1989.